...
MOI AUSSI
salut,
je suis moi aussi professeur (sciences physiques)et j'ai
lu ton message il y'a quelques mois déjà, lorsque je me posais des
questions. Il est vrai que ça rassure de voir qu'on n'est pas le seul à
se remettre en question.
Depuis, j'ai pris la grande décision: j'ai
demandé ma démission. Sauf qu'on m'a convoquer au rectorat pour voir si
j'étais pas complètement fou! Finalement, ils m'ont filés une dispo
pour convenances personnelles à la place: c'est pas plus mal.
Moi je me suis inscrit à plusieurs MASTER pour l'année prochaine, eh oui, je reprends mes études.
J'ai un entretient la semaine prochaine pour un master de recyclage des déchets nucléaires.
Le petit hic c'est qu'il faudra que je finance moi même, mais bon ça m'arrête pas....
à bientôt
vive la liberté!
Je tombe sur ce blog pas tout à fait par hasard car je suis moi-même
sur le point de changer de cap professionnel. On va dire que j'ai tenu
12 ans dans l'EN sans jamais prendre mon pied!Auj la sensation de ne
pas être à ma place me rend insupportable l'idée d'être face à un
groupe d'élèves.Finalement la vraie conscience et le courage se situent
bien là.Ceux qui nous culpabilisent feraient bien de s'interroger sur
le sens qu'ils donnent à leurs tâches.Je pense que l'épanouissement
personnel peut passer par le travail. Je ne veux pas me faire une
raison et me dire: " allez donne toi un coup de pied au C... oups" .
L'EN n'est pas une fin en soi. Il existe un univers en dehors lorsqu'on
veut bien se donner la peine de poser enfin un trop lourd cartable.Et
apprécier ,le corps léger , la conscience en éveil ,d'aller chercher en
soi toutes les ressources qu'on avaient juste oubliées. Il faut oser!La
peur nous empêche parfois d'avancer et pourtant c'est bien le signe
qu'on est dans la vie! C'est l'inertie qui nous enterre et moi je ne
veux pas mourir de mon vivant!Voilà c'est dit. Bonne chance à tous et
viva la vista!
La meuf du CDI vous salue bien
Chers futurs ex-collègues, compagnons de convictions, comme il est
rassurant de vous lire ! Moi je suis "la meuf du CDI", une sorte de
dame pipi de la culture... de la confiture à des cochons. Je suis tout
simplement écoeurée de mon métier. A l'IUFM, on nous avait fait croire
qu'on pourrait faire de belles et grandes choses, qu'on serait les
Zorro des cités, qu'on pourrait passionner les jeunes des cités à coup
de littérature, d'expositions, de débats enflammés... On nous disait
"passeurs de culture" et moi, la seule chose que je me retrouve à
passer, c'est plutôt le balais. Je n'ai pas envie de me battre à
longueur de temps contre des gamins qui n'ont que faire de votre aide,
de vos conseils, des élèves de 6ème qui vous rient au nez quand vous
essayez de leur apprendre à utiliser CORRECTEMENT internet, sous
prétexte que c'est leur génération, on n'a rien à leur apprendre, ils
baignent dedans. Ils se noient dedans.
Alors juste essayer
quelques principes d'éducation : ne pas mettre ses pieds sur le
fauteuil, dire bonjour à la dame, merci, aurevoir, avoir la politesse
de raconter ses potins à voix basse et de faire semblant de travailler
quand la meuf du CDI arrive...
Papa-maman vont gronder leur fi-fille
quand elle leur dira qu'elle ne veut plus aller à l'école. Et les
mauvaises langues, celles qui bavent sur les profs, baveront une fois
de plus sans doute. Je n'ai pas souvenir d'avoir passé un CAPES
Super-Educator...
Mais c'est comment la vie après l'EN ? C'est bon à quoi un prof dans la vraie vie ?
suffoqué
Alors là, je suis suffoqué de vous lire, mais au sens positif du
terme. Je ne sais pas si ça me rassure de constater que je ne suis pas
seul à ressentir un malaise évident, perceptible, palpable, il suffit
de mettre les pieds dans une salle des profs où que ce soit (le privé,
c'est peut-être différent?)pour s'en rendre compte.
Je ne sais pas
si c'est le paradis dans le secteur privé (hors éducation j'entends),
si les directeurs des ressources humaines et les supérieurs
hierarchiques y sont tous respectueux et humains, mais moi il y a un
truc qui me chiffonne, c'est la pensée que notre ras-le-bol est voulu,
organisé.
On essaie de nous dégoûter, j'ai comme l'impression que
les réductions de fonctionnaires se font d'elles-mêmes, une
auto-régulation, lancinante désagrégation du système entier.....
Une fois que tout sera bien pourri, l'EN sera privatisée, et que restera-t-il?
C'est
écoeurant ce qui se passe, moi ça me fait très peur de quitter le
navire, parce que c'est le capitaine qui fait lui même des trous dans
la coque!
suffoqué
Alors là, je suis suffoqué de vous lire, mais au sens positif du
terme. Je ne sais pas si ça me rassure de constater que je ne suis pas
seul à ressentir un malaise évident, perceptible, palpable, il suffit
de mettre les pieds dans une salle des profs où que ce soit (le privé,
c'est peut-être différent?)pour s'en rendre compte.
Je ne sais pas
si c'est le paradis dans le secteur privé (hors éducation j'entends),
si les directeurs des ressources humaines et les supérieurs
hierarchiques y sont tous respectueux et humains, mais moi il y a un
truc qui me chiffonne, c'est la pensée que notre ras-le-bol est voulu,
organisé.
On essaie de nous dégoûter, j'ai comme l'impression que
les réductions de fonctionnaires se font d'elles-mêmes, une
auto-régulation, lancinante désagrégation du système entier.....
Une fois que tout sera bien pourri, l'EN sera privatisée, et que restera-t-il?
C'est
écoeurant ce qui se passe, moi ça me fait très peur de quitter le
navire, parce que c'est le capitaine qui fait lui même des trous dans
la coque!
merci merci merci merci.
Pourquoi?
Parce que ça me rassure de voir que je ne suis pas la seule à préférer le libre arbitre au devoir d'obéissance.
Je
viens d'obtenir le CAPES d'Anglais (que j'avais tenté pour "faire
plaisir" à mes parents, inquiets pour mon avenir, alors que je rêve de
devenir traductrice dans l'audiovisuel) et alors que tout le monde se
réjouit pour moi, je vois tout mes rêves s'écrouler. J'ai donc lancé
une recherche google "démissionner de l'éducation nationale" et je suis
arrivée ici. Je comprends ce que tu veux dire quand tu parles de
"compromission", d'être "cohérent avec soi-même".
Alors voilà, j'espère de tout coeur qu'à l'heure qu'il est, tu es EXACTEMENT LA OU TU VOULAIS ETRE.
Bonne continuation...
Bon, je viens de lire tous les commentaires et bizarrement, ça fait un bien fou de constater qu'on n'est pas seul!
1er
constat: la fameuse rétention d'informations. J'ai retourné tous les
sites internet possibles et imaginables (iufm, rectorat, EN....) pour
trouver les infos concernant la démission: rien. Juste les rumeurs,
on-dits et autres amis d'amis qui ont pris une année de dispo...
2ème constat: que faire après l'EN? Il y a TOUJOURS une solution, voire plusieurs.
Alors
oui, c'est dur d'expliquer à ses proches qu'on veut démissionner, après
avoir galéré pour en arriver là, sachant que des milliers de personnes
auraient aimé être à notre place. Oui l'EN c'est la sécurité de
l'emploi, oui l'EN c'est plus de 5 semaines de vacances par an, mais à
quel prix?
Etre dans un établissement "sensible" c'est déjà pas
facile, mais quand on rentre le soir chez soi, qu'on habite une ville
qu'on n'a pas choisie, et qu'on a été muté à plusieurs centaines de km
de ses amis et sa famille, qu'on n'a même pas la possibilité de se
changer les idées en allant boire un verre avec ses potes, que c'est
pas avec un salaire de prof qu'on peut régulièrement "rentrer au pays"
voir ses proches, et que le rapprochement de conjoint n'est possible
que si le conjoint est fonctionnaire et qu'on est pacsés depuis au
moins 30 ans (bof, c'est pas si grave, un conjoint on en trouvera un
autre là où on est muté hein...), et bien oui, la sécurité de l'emploi
pèse léger et on en a ras-le-bol.
Je suis à fond pour le service public.... Mais pas dans ces conditions là.
"Le mouvement du personnel"... C'est bon, on n'est pas des moutons en pleine transhumance!
"Le devoir d'obéissance".... Si j'avais su, j'aurais fait l'armée!
"La mission d'éducation"... Mouarf! No comment!
Alors voilà, je souhaite bon courage à tous ceux qui prennent cette décision.
PLC2, bis
Je vais pas innover, mais ça fait presque plaisir de lire tous ces commentaires et de se sentir moins seule...
Pour
ma part, j'ai passé le capes d'anglais en 2007, sans vraiment le
bosser, mais je l'ai eu... Tout le monde était contente pour moi, sauf
moi, car je savais qu'étant mal classée (ben oui, j'avais pas vraiment
bossé), j'allais être déportée à l'autre bout du pays... 900 km... et
oui, ca fait mal, tres mal, de débarquer avec une valise et un sac à
dos dans une région où on ne connait personne, dans un mini bled où les
gens sont aussi accueillants que des portes de prison, de passer dix
jours à l'hotel avant de trouver un appart, de n'avoir rien dans sa
seule et unique valise pour faire des cours qui sortiraient de
l'ordinaire du manuel...
Une mini ville pourrie, un college
affreux, une region monstrueuse, loin de tout, de tous, un IUFM... no
comment, des collègues fantômes et une CP... vous voyez la maratre de
Blanche neige? Ouais, aussi sympa... Sans compter un chef
d'etablissement qui faisait tout pout etouffer les problemes, pour que
ca remonte pas au rectorat, etc.
Et les eleves... comment
voulez-vous faire cours d'anglais à 30 eleves de 4e? sans compter
l'hyperactif et la peste qui insultait... ou la folle-dingue en 3e...
Et dure que les stagiaires sont sensés ne pas avoir des classes connues
pour etre difficiles ou des classes nombreuses... (ou comment vous
degouter des le debut)
J'ai fait ce que j'ai pu, honnetement, malgré tout ce que j'ai pu entendre dire.
J'ai
passé mon année de stage à pleurer, déprimer, subir mes deux classes et
les critiques. M'ennuyer ferme, ne jamais sortir pour se changer les
idées et impossible de rentrer 'chez moi', plus de dix heures de train
et travaillant le samedi matin... (8h de cours/semaine, dont 4 heures
le samedi matin)
5 arrets maladie, me permettant de retourner chez
moi, au soleil, me changer les idees. Puis repartir, crise d'angoisse,
de larmes, medocs.
Finir par ne plus se battre.
Mais je me
rattachais à bien peu... les stagiaires en renouvellement étaient
autorisés à changer d'academie... alors je me disais qu'a 900 km plus
au sud, chez moi, pres de mes amis, ma famille, mon cher et tendre, ça
irait mieux...
Je me suis gentilment laissée couler...
Et puis,
coup de massue fin juin... J'apprends que les regles du jeu ont changé.
Changement d'academie pour 2e année de stage, impossible. J'ai
téléphone au ministere, au snes... on m'a dit de faire des lettres, de
tenter, que je recevrais forcement une reponse... J'ai même envoyé une
lettre d'un psy... et non, je dois retourner là-bas... "Sans
méconnaître vos raisons, je ne peux... bla bla bla"
J'y retourne.
Je pars dans une semaine. De nouveau avec une valise, un sac.
J'etais
en college, j'espere etre en lycée, et j'espere etre dans la grande
ville de la region, pas un bled, pitié, sinon, je ne reponds de plus
rien... Avant les reboublants etaient prioritaires sur les
affectations... est-ce tjrs le cas? Vu que les regles du jeu changent
sans arret...
Les arrets maladie quand on est PLC2, on a droit à 36
jours, sinon le stage est prolongé d'office... et si au bout de la 2e
année on n'est pas titularisé, on a droit à un an d'assedics.
Je n'y crois plus depuis bien longtemps, mais je pars quand même, pour cette année bis... essayer...
merci !
Bonjour ! Quel soulagement de lire tous ces commentaires plus ou moins récents... toujours d'actualité !
Je
vis un grand moment de doute aussi, je suis stagiaire en Biotech (lycée
technologique) et je dois reNouveler mon stage... mais à l'heure
actuelle, soit la rentrée R-10 jours, je ne sais pas si je rempile pour
l'EN !
Les raisons de cette non-titularisation ne sont pas
claires (visites et divers avis favorables au cours de l'année)... J'ai
fait une demande de recours à titre gracieux auprès du recteur de
l'académie (en attente, pour longtemps, je crois !)
Il est vrai
que cette année, je ne me suis pas toujours sentie à l'aise dans mes
baskets... (ma tutrice m'a quasiment fait du harcèlement moral, et a
bien du me descendre devant l'inspecteur !)
En gros, j'attendais la titularisation pour être plus libre et me dégager du carcans de formation... quel dommage Mme Chambier !
Après
la grande "transhumance" que constitue le mouvement, j'ai appris, sans
surprise (71 pts maxi) que j'étais mutée dans le 92...
J'ai pris sur moi !
Mon
copain à cherché et trouvé du boulot là-bas pour ne pas me laisser
déprimer seul dans une chambre de bonne au 9è étage sans ascenseur !
Bref !
Quand
en juillet, on m'apprend que je dois refaire le stage dans l'académie
d'origine (Bordeaux), c'est la bérésina ! - les vacances s'annoncent
moins sympas que prévu !
Après de multiples démarches sur
lesquelles je jette un voile pudique, le ministère accepte que mon
stage se déroule à Créteil (pour rejoindre mon conjoint, qui voulait me
suivre ! - ceci a beaucoup fait rire mes amis !)
A la date
d'aujourd'hui, je ne sais pas encore où je vais être affectée, je n'ai
pas de logement, pas d'Internet, pas encore déménagé de Bordeaux, c'est
donc un peu la crise !
Les grandes vacances et les moments de
réflexion sur moi-même n'aident pas à se motiver pour partir quasiment
à l'inconnu, plaquer sa région, ses amis, son T3 refait à neuf (pour un
studio pourri) - et ce, pour une durée indéterminée !
Je ne me
sens plus l'envie d'enseigner... J'ai eu un très bon relationnel avec
mes élèves, sans doute un peu trop laxiste avec eux parfois, mais ce
n'a pas été ça le problème !
j'en ai marre d'être le pion qu'on
traîne à droite à gauche, j'ai pas envie de ma retaper un an de
masturbation intellectuelle à l'IUFM !
Je ne veux pas passé des
jours à préparer un cours que mon futur tuteur va casser car j'ai pas
bien cerné l'intérêt pédagogique de la séance !
Aussi j'envisage sérieusement de ne pas me présenter le jour de la rentrée...
Je n'ai pas trop de sécurité financière, et les commentaires des gens me fait appréhender ma décision...
j'ai
28 ans, après un master pro en biotech, et des galères pour trouver un
boulot, je me suis finalement lancée dans les concours en désespoir de
cause...
les gens vont dire : "Après les difficultés pour avoir le
CAPET, tu peux pas faire ça !!!" ou encore "Va bien falloir que tu
bosses un jour !"
Je suis d'accord, les gens idéalisent le public et l'enseignement en général... La planque quoi !
Et
c'est vrai que ça me fait peur de me relancer dans un nouveau projet
(je voudrais tenter le DNO : diplôme national d'oenologie).
Mais
ce qui est véritable, c'est qu'à l'idée de recommencer une année, de
galère en IDF, j'en dors mal la nuit et je pleure comme une madeleine...
Je
sais pas encore si je lâche tout, tout dessuite ou pas... Quand
j'envisage l'idée de ne pas être là, à la grand messe de rentrée des
stagiaires, j'ai des frissons de joie et du baume au cœur, peut-être
que je préfère l'incertitude et l'insécurité que la certitude d'en
chier...
Merci de m'avoir lue, moi ça me soulage d'avoir écrit !
chers tous
je continue à être étonnée du monde qui arrive sur mon blog autour
de la démission! je ne peux que vous souhaîter bon courage dans vos
démarches que ce soit pour rester ou partir...
Et je ne peux que
vous inviter à revenir pour nous donner des nouvelles afin de continuer
à lutter contre la desinformation qui règne sur la démission à l'EN.
Quand j'ai pris la décision de démissionné ça n'a pas été que de la
joie, au début il y eut surtout des pleurs, de la peur, du " et si je
me plante?" "et si je regrette?"...
bref ça n'est pas rose, et
plus d'un an après parfois je me demande si j'ai eu raison, et puis
très vite je me dis oui :) Même si la reconversion n'est pas toujours
facile.
Mais pour moi il est essentiel de ne pas céder à la peur, à cet horrible argument de la "sécurité de l'emploi".
Enfin bon courage à tous!!
ça fait du bien!
La lecture de tous ces témoignages m'a remonté le moral que j'avais
au plus bas en rentrant ce soir chez moi. J'ai passé le concours de
prof des écoles il y a deux ans, sans conviction, mais en l'ayant du
premier coup... J'ai passé une année horrible à l'IUFM en ne me sentant
pas à ma place du tout. J'ai été renouvellée et finalement titularisée
en juin dernier. Je suis donc maintenant T1 mait je ne me retrouve
toujours pas dans ce boulot. J'aiun très bon contact avec les élèves
(maternelle) mais je me sens étrangère dans l'école, en décalage avec
les autres profs qui ont l'air à fond dedans et qui ont l'air d'adorer
ce qu'ils font.
Le problème quand tu es instit c'est que tu
n'as pas le droit de te plaindre et de vouloir changer de métier. C'est
tellemnt "géniale" d'être prof, c'est un "beau métier".... voilà ce que
j'entend quand j'ose me plaindre de mon boulot. Nous sommes mal vu par
beaucoup de gens qui ne connaissent pas le métier mais qui se
permettent de nous rabattre le caquet.
Lire tous vos témoignage
m'encourage dans ce qui me trotte dans la tête depuis longtemps; la
démission. Mais j'aurais aimé quelque chose de moins radicale. J'ai cru
comprendre dans plusieurs témoignages qu'il était possible de se mettre
en disponibilité plusieurs années. Qu'est-ce que ça signifie
exactement? Combien de temps peut on rester en disponibilité?
Merci pour vos réponses et merci pour ce blog!Il m'a vraiment remonté le moral!
Merci Pepina et les autres.
To "craque" now or not to "craque" now (so will "craque" later)
AAAAHHHHHH, j'en ai marre ! Je veux partir.
Mon parcours à
l'éducation nationale a été très long et compliqué (Maître Auxiliaire,
chômeur, reprise d'études, surveillant, vacataire, contractuel,
stagiaire puis titulaire). Je suis prof d'Economie et gestion. J'ai
fait tous les niveaux depuis CAP jusqu'à BTS (CAP, BEP, Bac Pro,
seconde, première, terminale, BTS...).
La particularité des
profs d'éco-gestion ? La pluri compétence... J'ai enseigné : l'économie
générale, l'économie d'entreprise, le droit, la comptabilité, le
commerce et le marketing, le management, la communication,
l'informatique de gestion et de communication, le droit immobilier, etc
(on m'a même fait faire de l'art appliqué !!!).
J'ai commencé à enseigner à 21 ans, puis j'ai arrêté, repris... J'ai 39 ans et je n'en peux plus.
Marre
de ce système horrible : 44 étudiants par classe ! Marre de pouvoir
enseigner sur tous les BTS tertiaires. Marre de découvrir que je vais
devoir enseigner la "communication et le management interculturel", je
ne sais pas ce que c'est. Marre de devoir faire l'apologie de
l'entreprise, du chiffre d'affaires, du marketing, de l'exportation, de
la balance commercial.
Marre de répéter 10 fois la même chose
pour être sûr d'avoir été entendu. Marre de voir des élèves et/ou
étudiants amorphes et parfois analphabètes en terminale.
Marre
de voir comment on rectifie les notes du bac pour passer les 80 % de
réussite alors que certains élèves ne savent qu'à peine lire.
Marre
de voir les parents râler parce que leur petit chéri qui mettait les
pieds sur la table s'est fait un peu disputé (gentiment quand même).
Marre de devoir demander des efforts à des gens suréquipés de lecteurs
MP3, téléphones portables, ceintures Dolce et Gabbana et qui semblent
faire de la pub pour le dernier gel de L'Oréal et qui répondent par
"ouais, chai pô". (Génération L'Oréal, c'est pas génial).
Marre des inspecteurs qui sont d'une nullité absolue, des Proviseurs, lèche bottes du pouvoir central.
Marre de bosser 12 heures par jour et d'entendre les gens me dire : "T'es prof, tu dois pas en faire lourd".
Marre de voir des gens péter les plombs parmi les collègues car ils n'en peuvent plus et que ce métier est hyper névrosant.
Marre de travailler plus, dans des conditions de plus en plus difficiles pour gagner moins.
Marre
d'avoir bac + 5, de m'occuper d'étudiants de BTS et d'élèves de
termi(NULLE)-nale, d'avoir 15 ans d'expérience professionnelle pour
gagner 1800 euros par mois (ni 13ème mois, ni quoi que ce soit
d'avantages : chèque déjeuners ? Non).
Marre d'enrichir la MGEN (mutuelle des profs, au coût exorbitant).
Marre de l'omerta sur les difficultés horribles et énormes de ce métier.
Je
voudrais vraiment partir. Quand on parle aux collègues, bon nombre (la
majorité, sans doute) semblent en avoir par dessus la tête.
Alors, partir, oui et vite. Mais que faire ? C'est alors que tout le monde (ou presque !) reste en attendant la dépression.
David.