Les messages des autres(8)
Bonjour,Tout d'abord un grand MERCI à toi Pepina! Il y a tellement
peu de témoignages de personnes qui ont démissionné de l'éducation
nationale! ton expérience m'a aidé à me donner le courage! ironie de
l'histoire j'ai découvert ton blog l'année dernière quand je préparais
le CAPES et losque j'avais déjà des doutes...
et voilà ma petite histoire au sein de l'Educ Nat:
professeur stagiaire en anglais depuis septembre 2008.
fin
novembre je savais que ce n'était pas pour moi et j'ai donné ma
démission. j'ai continué à enseigner jusqu'aux vacances de Noël - je
n'ai pas eu de regret! même pas une petite pensé du genre "j'ai fais
une connerie"
car je sais, je le sais dans mes trippes que ce n'est pas pour moi!
j'adore l'anglais!
mais je n'ennui à le transmettre au niveau collège et lycée!
être prof en 2008, 2009, 2010... c'est un rapport de force constant avec les élèves!
c'est chercher le respect des élèves mais aussi des parents
ce n'est plus vraiment "enseigner" mais c'est surtout "eduquer"
et moi je ne suis pas faite pour ça
j'ai
rencontré des profs fantastiques dans le collège, qui justement sont
des "educateurs", des profs passionnés, patients, sans cesse en train
de rélfechir comment ils pourraient faire passer quelque chose aux
élèves... une valeur, une connaissance, une experience...
j'ai aussi
entendu leurs cris d'alarme "de plus en plus d'élèves perturbateurs"
"des parents qui ne respectent pas l'école" "suppressions de moyens
alors que la tâche devient de plus en plus difficile" et j'ai un tel
respect pour ces profs! ce sont des héros anonymes.
j'aurais aimé
avoir leurs forces et leurs convictions, mais je suis de nature
beaucoup trop sensible pour aller dans l'arène pendant 40 ans voir
plus!qu'est ce que je fais aujourd'hui?
je travail à la réception d'un hôtel
et
j'envisage de faire un master de psychologie clinique par
correspondance, par forcement pour devenir psy mais parce que ça
m'intéresse...le moment de transition a été difficile mais je suis
heureuse d'avoir eu la force de m'écouter!
ce n'est pas un métier
qu'on peut faire en se disant "au moins j'ai la sécurité de
l'emploi"... même si en ces temps de crise il est encore plus difficile
d'abondonner un tel poste!Bon courage à tous, prof démissionnaire et
prof en exercice!
Bonjour à tous,
Voilà, je confirme. Six mois après avoir présenté
ma démission, je viens de recevoir ma belle lettre de radiation signé
de l'irresponsable recteur. SIX MOIS quand même. Et pour les
indemnités, tintin! Il semblerait qu'on manque de profs. Enfin, celui
là, je l'emmerde! Et là où je rigole (je suis maintenant développeur
web), c'est que je suis en train de refaire le site d'une université!
Ah les cons, ils m'avaient sous la main, ils préfèrent payer ...
(euh... me payer cher)
Je trouve ce post et ces commentaires intéressants, et importants
pour informer les profs qui sont dans cette situation. Certaines
personnes à la DRH (je dépends de Créteil) sont à l'écoute du malaise
des jeunes profs qui veulent se réorienter, mais il y en a trop peu,
qui sont donc très peu disponibles, et que les nouveaux dirigeants du
Rectorat (nommés depuis peu) essaient de bâillonner.
Je suis
prof de lettres, titulaire depuis 2001, et j'ai enseigné jusqu'en 2007.
En 2005 j'ai décidé de reprendre des études en psycho, pour suivre un
projet personnel en devenant psychologue (dans un premier temps). J'ai
d'abord commencé par demander un service à temps partiel, et j'ai fait
mes études en alternance (80% puis 50%). C'est devenu de plus en plus
difficile, et lors de la 2e année d'études j'ai demandé un rv à la DRH.
On m'a proposé une mise en disponibilité, et pourquoi pas en cours
d'année? (on était en décembre).
J'ai dit oui, la dispo a été
acceptée par le DRH de l'époque, et j'ai donc cessé d'enseigner en
février 2007 pour me consacrer uniquement à mes études. Comme je ne
voulais rien devoir à l'EN, j'ai pris un emprunt bancaire (ouille) et
j'ai donné des heures de cours particuliers pour pouvoir me nourrir
correctement. La vie d'étudiant, quoi.
Aujourd'hui je finis mes
études, et vu la conjoncture socio économique actuelle je me demande si
je ne vais pas demander une réintégration, pourvu qu'un poste
correspondant à mes nouvelles compétences soit possible. Sinon, je
démissionne. Et je me démerderai autrement, tant pis pour eux; ils
perdront la possibilité d'embaucher un prof titulaire expérimenté,
psychologue clinicien de surcroît, ce qui après tout ne court pas les
rues.
Mais il faut savoir ce qu'on veut! Bonne chance à tous, et
gardez espoir: en rencontrant les bonnes personnes au bon moment, vous
verrez que beaucoup de choses sont possibles auxquelles vous n'aviez
d'abord pas songé!